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Même condamné, Donald Trump pourrait viser un second mandat

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Donald Trump pourrait se présenter pour un deuxième mandat et même se faire élire malgré une condamnation.Image: sda

Même une condamnation n'arrêterait pas Donald Trump

Les opposants de Donald Trump espèrent une chose: que l'ex-président soit condamné et que sa carrière politique soit définitivement terminée. Mais tout n'est pas aussi simple que ça.
12.10.2022, 05:5012.10.2022, 05:50
Bastian Brauns / washington / t-online
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Fraude fiscale, détournement de crédit, vol de documents gouvernementaux. La liste des délits pénaux qui pourraient encore être fatals à Donald Trump s'est allongée ces dernières semaines. Si l'ancien président des Etats-Unis était effectivement condamné, comme l'espèrent ses adversaires politiques, son rêve d'un second mandat à la Maison Blanche serait définitivement anéanti.

Seulement, il n'existe pas d'automatisme juridique tel que le souhaitent ses adversaires. Si Donald Trump devait être inculpé et condamné pour l'un de ces crimes, il pourrait tout de même devenir président. Car il n'existe aucune loi qui interdise réellement à un criminel condamné d'occuper cette fonction aux Etats-Unis. En théorie, même si le titulaire de la fonction était en prison, cela ne serait pas impossible.

Trump ne s'est toutefois jamais vraiment soucié de ces conventions non écrites. Ses partisans lui ont toujours reconnu cette ignorance. Elle était aussi considérée comme la preuve qu'il ne semblait pas faire partie de l'establishment de Washington, détesté par de nombreux électeurs.

Une échappatoire dans la Constitution

Néanmoins, il existe peut-être une solution juridique, qui fait d'ailleurs l'objet de discussions passionnées depuis quelques semaines, du moins dans les cercles démocrates. Cette dernière est étroitement liée à l'enquête actuellement en cours sur la prise du Capitole le 6 janvier 2021. La lenteur de l'enquête menée par le procureur général Merrick Garland et les nombreuses auditions de la commission d'enquête montrent à quel point il est encore difficile de prouver que Trump a planifié un coup d'Etat.

Bien qu'une éventuelle condamnation de Trump concernant une tentative de coup d'État soit encore lointaine, les démocrates semblent déjà chercher des moyens d'entraver le retour de Trump dans le bureau ovale. Le service scientifique du Congrès américain a récemment mis à jour une évaluation de ces possibilités sur son site web. Il est fait référence à Donald Trump et à son probable projet de prendre le Capitole d'assaut le 6 janvier. On peut y lire:

«Certains observateurs, historiens et autres commentateurs se demandent si la clause de disqualification du 14e amendement pourrait fournir un mécanisme permettant d'exclure de l'exercice de leurs fonctions les personnes qui ont participé au siège ou l'ont encouragé, y compris les anciens responsables gouvernementaux et les responsables en exercice.»

Dans le 14e amendement, le troisième paragraphe est ainsi rédigé:

«Nul ne peut être sénateur ou représentant au Congrès ou électeur pour l'élection du président ou du vice-président, ni occuper une fonction civile ou militaire quelconque au service des Etats-Unis ou de tout Etat qui, après avoir été membre du Congrès ou fonctionnaire des Etats-Unis ou membre du corps législatif de l'un des Etats, ou fonctionnaire administratif ou judiciaire dans l'un des Etats, a prêté serment d'observer la Constitution des Etats-Unis, a pris part à une insurrection ou à une sédition contre celle-ci, ou a aidé ou favorisé ses ennemis.»

Clause difficile à définir

Aussi peu équivoque que puisse paraître ce paragraphe, le service scientifique estime qu'il ne s'applique pas clairement au 6 janvier et à Trump:

«La clause a rarement été appliquée, et les rares fois où elle l'a été dans le passé résultaient principalement de la guerre civile – un contexte très différent de celui des événements du 6 janvier.»

Le passage en question du 14e amendement a été introduit après la guerre civile américaine du 19e siècle. Il visait entre autres à empêcher l'élection au Congrès d'anciens généraux sudistes qui venaient de se battre contre la Constitution américaine.

C'est une «tâche difficile» de déterminer ce que signifie concrètement le fait d'avoir participé à une insurrection, une rébellion ou d'avoir aidé les ennemis de l'Amérique, écrivent les experts du Congrès. En outre, une condamnation pénale n'est de toute façon pas une condition préalable à l'application de la clause. L'issue de l'enquête contre Trump n'aurait donc pas non plus d'influence directe.

Obtenir une modification de la législation

Une possibilité est toutefois évoquée: «Le Congrès pourrait également adopter de nouvelles lois pour faire appliquer le 3e paragraphe en ce qui concerne le 6 janvier, de la même manière que celui-ci l'a fait en réaction à la guerre civile». Mais au Congrès, les majorités sont généralement difficiles à obtenir, d'autant plus que les démocrates pourraient éventuellement perdre des sièges après les élections de mi-mandat en novembre. Trouver un compromis sur le sujet avec l'adversaire politique? C'est quasiment exclu.

Comme on pouvait s'y attendre, les républicains ne sont guère enthousiastes face à de tels projets. En ce qui concerne le discours de Trump juste avant la prise du Capitole, ils continuent d'invoquer la liberté d'expression, un droit constitutionnel précieux. On en reste donc là: tant que Trump a suffisamment de soutien dans son propre camp, tout semble possible. Même un deuxième mandat.

(traduction par sas)

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